| LE CHOIX D€™UN DESTIN ! (FABLE)
 Entre Dieu et Diable, il est malaisé de choisir…
 
 Je vous livre l'aventure, taillée à  ma mesure,
 du choix que nous avons parfois à  opérer :
 Droite, Gauche ou Milieu, la voie est hasardeuse …
 Au matin d'un printemps invitant à  s'ébattre,
 un Agneau déluré s'éloigna de sa mère
 pour s'en aller brouter à  l'orée d'une forêt
 à l'herbe paraissait plus tendre, moins piétinée.
 Soudain un Loup surgit de la lisière toute proche,
 ouvrant une large gueule en exhibant ses dents,
 bavant en savourant d'avance son festin.
 Face à  cet appétit férocement affiché,
 l'Agneau sent son instinct de survie décuplé
 et, d'un bond, il s'enfuit, se réfugiant, haletant,
 dans une chapelle jouxtant l'herbage de la prairie
 à il se barricade au nom du Droit d'asile.
 Le Loup, sans se presser, a suivi ce gigot
 qu'il compte déguster à  l'heure de son dîner.
 Il s'installe sur le seuil du saint lieu monastique
 pour attendre que l'Agneau achève ses prières
 et veuille bien ressortir pour servir le repas.
 Mais au bout d'un moment, la faim le tenaillant,
 il invite l'innocent à  venir le rejoindre
 hors des murs du refuge afin de profiter
 du soleil printanier et de l'herbe du pré.
 Ce Loup croyait au ciel et même aux Écritures :
 - Malheureux ! clama-t-il, n'as-tu pas lu la Bible ?
 Ignores-tu que les Prêtres immolent sur leur autel
 les bêtes de ton espèce qu'ils offrent en sacrifice
 pour se faire pardonner leurs fautes et leurs péchés ?
 Veux-tu servir d'offrande à  leur dieu sanguinaire ?
 - Je n'ai pas cette crainte, car il n'y a personne
 dans cet enclos de pierres dont la porte est fermée.
 - Mais quand le Prêtre viendra avec son grand couteau,
 t'allongeant sur l'autel, il te tranchera la gorge
 en marmonnant formule pour te faire croire en Dieu.
 Sors de là  au plus vite pour éviter ce sort !
 - Peu me chaut ton invite ! lui rétorqua l'Agneau.
 Je ne saurais trouver meilleur d'être égorgé
 par vulgaire carnassier plutôt qu'être sacrifié
 sur l'autel d'un curé implorant son pardon.
 Pour moi, comme pour les miens, c'est du pareil au même,
 au moins, dans la chapelle, j'ai le temps de prier
 pour implorer du ciel de changer mon destin.
 - Oh ! ami d'appétence, tu me fais grande peine,
 dit vivement le Loup en quittant prestement
 le seuil de la chapelle talonné par les chiens
 du berger recherchant son agneau égaré.
 Il es est des agneaux comme des humains piégés,
 ne sachant plus quel saint ils pourraient évoquer
 pour tracer l'avenir de leur pauvre destinée.
 En ces temps chaotiques, aucun choix n'est plaisant ;
 Il faut pourtant opter hors des murs du moment !
 
 
 
 
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